Bilan de notre premier mois de vie nomade en camping-car avec un bébé et un enfant en bas âge !

12 mai 2018 : alors que Victor a tout juste 1 mois, nous rendons notre gîte près de Rennes pour nous lancer sans filet dans une nouvelle aventure, vivre en camping-car ! Cela fait déjà presque 2 ans que nous sommes sans domicile fixe nomades, mais malgré quelques locations de vans et camping-car en France ou ailleurs, c’est pour nous une grande première. Surtout que nous sommes maintenant 5 à embarquer (en incluant Paulo notre toutou).

Alors, comment s’est passé ce premier mois sur les routes de France ? Sommes-nous emballés ou découragés ? Où sommes-nous allés ? Qu’avons-nous fait ? Est-ce facile avec un bébé et un enfant en bas âge ? Toutes les réponses dans cet article ! 🙂

Notre itinéraire en camping-car

Nous sommes donc partis de Bretagne le 12 mai dernier avec comme objectif le rassemblement des familles autour du monde qui se tenait près de Montélimar le week-end suivant. Nous avons fait la route tranquillement, en s’arrêtant voir de la famille et dans des coins sympas.

Au rassemblement, il y avait 75 familles, dont une cinquantaine en véhicule (camion aménagé, camping-car et de superbes gros camions poids lourds qui nous ont bien fait de l’oeil !). Le week-end a été rempli d’échanges et cela nous a boostés pour poursuivre notre route.

Vue aérienne sur le rassemblement des familles autour du monde… Il y a du monde !

Route qui nous a menés en Ardèche, un coin de France que nous avions beaucoup envie de (re)voir. Et nous n’avons pas été déçus, malgré une météo assez capricieuse… Nous avons sillonné pendant presque 3 semaines le sud de l’Ardèche autour d’Aubenas. Au programme : de magnifiques petits villages (Alba La Romaine, Vogüe, Balazuc, Labeaume, Mirabel…) et une nature riche et préservée (nous avons particulièrement aimé nos petites promenades à la cascade du Ray Pic et à Thueyts autour du pont du diable). Le temps d’un week-end, nous sommes allés un peu plus au nord du département, pour un petit festival d’arts de la rue très sympa à Désaignes.

À présent, nous venons de quitter le beau département de l’Ardèche pour aller un peu plus au sud. Mais nous devrions remonter plus au nord rapidement à mesure que les touristes et la chaleur arriveront !

Notre vie en camping-car

Les débuts n’ont pas toujours été faciles. Il y a eu quelques éclats de voix et quelques compromis à trouver ! Il a fallu trouver notre organisation, à la fois pour la vie à l’intérieur et pour l’extérieur (quelle route, quels bivouacs…).

À l’intérieur, il a fallu que chaque chose trouve sa place ; mais aussi que chacun trouve sa place. En quelques jours l’organisation a été trouvée (en acceptant que ce soit en permanence un peu le bordel !), et depuis nous avons l’impression de vivre dans le camping-car depuis des années !

L’autonomie

Le seul point noir a été l’autonomie. Avec 120 litres d’eau propre, en ayant une consommation comme à la maison (en faisant attention… mais pas trop) nous ne tenions au début à peine plus d’une journée ! Trouver un point d’eau pour remplir tous les jours est une vraie contrainte. Depuis, nous avons encore plus adapté notre utilisation de l’eau (notamment pour faire la vaisselle) et nous tenons bien plus longtemps (environ 4-5 jours). Nous pouvons certainement faire mieux encore, mais nous sommes heureux d’avoir réussi à progresser à ce niveau.

Un autre problème concernant l’autonomie reste les toilettes… Il s’agit des toilettes chimiques d’origine du camping-car. Et ils se remplissent très vite ! Pour les vider, il faut trouver des aires camping-car aménagés pour vider les toilettes, donc retour à la case départ : nous avons suffisamment d’eau, mais il faut tout de même vider les toilettes… Malgré tout, nous avons gagné en autonomie en ne jetant plus le papier toilette dans les toilettes, mais dans une petite poubelle à côté comme nous l’avons souvent vu en Asie. Cela nous permet d’avoir désormais 3-4 jours d’autonomie en toilettes, un peu plus si nous avons des toilettes publiques à disposition !

Pour solutionner ce problème de toilettes (en plus de l’autonomie, cela pose la question de l’utilisation de produits chimiques et d’eau – qui est une ressource précieuse en camping-car !), nous pensons sérieusement installer des toilettes sèches.

Enfin, dernier point concernant l’autonomie : celui de l’électricité. Et cette fois, c’est positif ; nous sommes pour le moment contents de notre installation solaire. Avec un panneau de 140 W et 2 batteries, nous n’avons pas manqué d’électricité, même en rechargeant tous nos appareils.

La vie à bord

Nous avons beau vivre dans un camping-car, nous avons tout de même une petite routine : il faut bien manger, se laver, faire des lessives, les courses ou encore faire un peu de ménage.

Et tout cela se passe assez bien et naturellement. Comme lorsque nous étions sédentaires finalement ! Vivre en camping-car ne révolutionne pas tant que ça les choses… Nous nous adaptons simplement à un espace plus petit, à cuisiner des choses plus simples et à utiliser moins de vaisselle.

Le seul aspect un peu plus chiant concerne les lessives : il n’y a pas de machine à laver dans le camping-car. Et avec un bébé et un enfant en bas âge, et le minimalisme qu’impose ce mode de vie, il faut en faire souvent des lessives. Ainsi, il faut caler tous les 3-4 jours un moment lavomatique. Il nous a aussi fallu trouver notre organisation pour que cela ne nous prenne pas la journée (lavage et séchage). Nous le faisons à présent sur le déjeuner, pendant que ça tourne nous mangeons !!

Les bivouacs

Au début, nous avons fait quelques nuits en camping. En apparence, cela nous paraissait plus simple et plus sûr. La voie de la sagesse (pour ne citer personne, Laetitia), ne souhaite pas dormir sous une falaise, trop au bord de l’eau, bien droite, pas trop près des villes, mais pas trop isolée non plus…enfin, surtout, il faut qu’elle ait un bon feeling avec le lieu. Mais le camping ne lui va pas non plus. En toute autonomie, nous n’avons pas besoin de payer pour des services que nous n’utiliserons pas. Le bon compromis ? Les accueils à la ferme avec France Passion et les bivouacs gratuits notamment à l’aide de l’application Park4Night. C’est économique et cela permet de rencontrer d’autres nomades et voyageurs !

Cherchez notre super spot de bivouac sur la photo !

Travailler en camping-car ?

Pour financer notre vie nomade, nous continuons à travailler. Nous avons une entreprise d’édition de sites web avec 2 salariés : nous ! Laetitia fait la compta et moi le développement technique et marketing. Est-ce facile de travailler en camping-car ? La réponse est … non ! En tout cas pour nous ! Dur de trouver du temps (et de la motivation) pour bosser dans ces conditions. Nous avons ainsi tous les 2 fait le strict minimum le mois passé, soit quelques heures de travail tout au plus ! Pour pouvoir travailler plus et plus régulièrement, il faudra certainement que l’on se pose régulièrement quelques jours dans un endroit calme…

Le camping-car avec un bébé et un enfant en bas âge

Il y a quelques jours, sur un bivouac, une dame a interpellé Laetitia pour lui dire qu’elle trouvait que nous étions courageux de partir avec un bébé aussi petit en camping-car (Victor a tout juste 2 mois).

Nous, nous ne trouvons pas que c’est courageux. Nous pensons que ce n’est ni plus simple, ni plus compliqué. Un bébé reste un bébé : les nuits difficiles ne le sont pas plus dans une maison ou dans un camping-car !

Et nous pensons même que cela nous permet d’être plus cool (et donc de moins transmettre de stress au bébé). Rien de pire que de rester enfermé à la maison avec un bébé ! Là, on change de paysages, on rencontre du monde, avec la sécurité et l’aspect pratique de notre maison sur roues !

Concernant notre aînée, Éléanor, 3 ans, elle semble très bien se faire à cette nouvelle vie. Elle rencontre des enfants avec qui elle partage des moments de jeux un peu partout ; elle a toujours ses parents avec elle ; elle a un peu plus de jouets et de livres que lorsque nous étions partis avec les sacs à dos. Pour elle, et pour l’instant, sa maison, c’est le camping-car !

Et en camping-car, comme en voyage « sac à dos » l’allaitement simplifie tout !

C’est la nuit, bonne nuit !

Quand la journée est terminée, quand tout le monde est bien fatigué nous sommes heureux de dormir dans notre grand lit extra King-Size (2,10x2m !!) que beaucoup de familles nous envient ! 😀

Car, oui, dans le camping-car, comme à la maison, le cododo est la solution que nous avons choisie pour rassurer les petits et épargner des efforts aux grands !

Si Victor se réveille souvent pour téter, Éléanor n’est heureusement pas le moins du monde perturbée par les réveils nocturnes de son petit frère. Ouf ! 🙂

On fait le bilan…

Vivre dans un camping-car présente certes quelques contraintes, mais aujourd’hui, on peut l’affirmer : on adore ! On aime cette liberté, on aime se réveiller chaque matin avec un nouveau paysage à admirer, on aime notre petit cocon, s’y retrouver tous les 4 5, on aime vivre sans télé et on aime le fait de vivre avec peu de choses.

Et, fondamentalement, nous aimons cette immense opportunité de rencontrer plein de gens tout au long de notre route. La France est un pays individualiste où les gens sont repliés sur eux-mêmes ? Ce n’est pas ce que nous avons vu depuis ces dernières semaines, et cela fait du bien ! Finalement (et paradoxalement ?), nous n’avons pas passé beaucoup de journées entre nous, en famille ; le temps d’un apéro ou pour quelques jours, pour partager un repas, une discussion, des jeux entre enfants… des « étrangers » nous ont ouvert leurs maisons, leurs camions, leurs bras… Merci du fond du cœur, ces rencontres et ces discussions nous remplissent de joie, nous transforment et nous aident à avancer dans nos choix de vie.

Que la vie est belle, et que les gens sont beaux.

9 réflexions au sujet de “Bilan de notre premier mois de vie nomade en camping-car avec un bébé et un enfant en bas âge !”

  1. Merci pour ce témoignage joyeux et franc! J’avais hâte de vous lire sur les plus et les moins de la vie en camping-car, surtout avec un bébé! La question des nuits me taraudait un peu, surtout pour votre ainée vis à vis de son petit frère… !
    Votre parcours m’inspire beaucoup, je vous suis en toute discrétion depuis votre départ! Nous parlons régulièrement de vendre notre maison avec mon ami pour un autre mode de vie… ou en tout cas, une période de vie autre…
    En attendant, belle route à vous. Ce qui compte, c’est de ne pas avoir de regret et de transmettre des valeurs et moments précieux à nos bouts de choux, qu’ils aient envie de préserver notre magnifique planète!
    Je vous embrasse, belle continuation à tous les 4

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    • Merci Alice pour ce gentil commentaire 🙂
      J’ai rajouté un petit paragraphe dans l’article concernant les nuits. C’est vrai que j’avais oublié d’en parler. Victor se réveille encore pas mal pour téter (normal, c’est un bébé), par contre, nous avons de la chance Éléanor a un sommeil de plomb et les pleurs de son petit frère ne la perturbe pas (pourtant nous dormons tous dans le même lit).
      PS : Si vous avez cette idée en tête, n’hésitez pas, foncez. Il faut suivre ses envies… et régler l’aspect matériel après ! 😀

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  2. Merci pour votre témoignage, nous sommes ravis de découvrir que vous faites des étapes France Passion !! En effet les enfants raffolent des étapes à la ferme… et les plus grands aussi 🙂 Nous ne connaissions pas les rassemblements de « Familles autour du Monde » donc merci de nous l’avoir fait découvrir, c’est une bonne idée ! Très bon voyage en famille !!

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  3. Bonjour la petite famille. Contente de vous lire, c’est toujours un régal. De retour d’un merveilleux voyage en Italie, je retrouve dans vos photos une petite ressemblance avec ce merveilleux pays, les toits des maisons, les bâtiments de pierre, les paysages. L’Europe c’est l’Europe avec tant d’histoire. Votre réalité à gérer l’eau dans votre casa roulante est la même que nous. Un petit truc qui nous a été donné et qui s’avère génial en matière d’économie…quand vient le temps des douches, on récupère dans une chaudière l’eau qu’on perd quand on ajuste la bonne température. Puis cette eau on s’en sert pour les toilettes ou pour de petites lessives à main.. Ainsi, on ne gruge pas l’eau de notre réservoir d’eau propre. Pour notre consommation d’eau pour la cuisson ou pour la nôtre, on achète 2 grosses bouteilles de 18 litres chacune que l’on remplit à des points d’eau potable. Cela fait une grosse différence, ainsi nous pouvons prendre plus de douches avec notre réservoir. C’est beau de vous voir aller. On n’a pas encore utilisé notre motorisé cette année. Vous nous donnez le goût de partir. En janvier, 2019, nous partirons pour 2-3 mois pour explorer la Baja California. On a bien hâte. Par contre nos petits-enfants nous manquerons beaucoup. Bonne route les amis. xxx

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  4. Bonjour la petite famille. Votre témoignage me donne envie d’essayer le camping-car, cependant il y a quelques choses qui m’intriguent un peu : comment comptez-vous faire en hiver? Je pense surtout aux enfants.

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    • Bonsoir Vanessa,

      Nous avons du chauffage dans le camping car et il chauffe bien. Cependant, nous n’envisageons pas de voyager en France pendant l’hiver mais plutôt de suivre le soleil, enfin, la chaleur et de migrer vers le sud !

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